Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/306

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léontine.

Mais, Giselle, pense donc que tu n’as que treize ans. Si je vois peu de monde à la campagne, c’est pour ne pas déranger ta vie calme et tes études. Tu avais de jeunes amies ; tu les as toutes repoussées ; et c’est toi-même qui refuses d’y aller, c’est toi qui m’empêches de les inviter.

giselle.

C’est parce qu’elles sont toutes ennuyeuses et contrariantes. Au couvent, il y en a tant, que je peux choisir celles qui me plaisent. On joue toutes ensemble, on travaille ensemble ; c’est tout autre chose.

léontine.

Écoute, Giselle, je ne veux pas te refuser avant d’en avoir causé avec ton père ; il désire vivement te ravoir à la maison, et je crois qu’il ne voudra pas te laisser partir.

giselle.

Il m’a dit qu’il le voulait bien, si vous y consentiez.

léontine.

Demain je te dirai ce que nous avons décidé.

giselle.

Non, pas demain, tout de suite. Je vous en prie, maman chérie, tout de suite. »

Giselle embrassa, câlina, supplia tant sa mère,