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Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/125

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nous aurons fini ? Moi, j’ai mon linge à raccommoder.

charles.

Et moi, j’irai chez Juliette ; j’aiderai là-bas à leur ménage ; j’y trouve toujours à faire. »

Charles continua son travail, qu’il ne laissa pas inachevé. Quand tout fut nettoyé, rangé, mis en ordre, il embrassa Betty et courut chez Juliette ; elle pleurait.

Charles lui saisit les mains et les baisa.

« Juliette, ma bonne Juliette, qu’as-tu ? Pourquoi pleures-tu ?

juliette.

Oh ! Charles, Charles ! Je viens de voir ma cousine Mac’Miche ; j’ai bien du chagrin !

charles.

La méchante ! la misérable ! Que t’a-t-elle dit ? Qu’a-t-elle fait ? Dis-moi vite, Juliette, que je tâche de te venger !

juliette.

Hélas ! mon pauvre Charles, si j’ai du chagrin, c’est par rapport à toi. Ma cousine m’a dit qu’elle allait te mettre dès ce soir chez les frères Old Nick, ces deux messieurs nouvellement établis à une demi-lieue du bourg, dans le Fairy’s Hall, où ils prennent les enfants détestés de leurs parents, ou bien les pauvres abandonnés. Ces deux frères ont une espèce de pension particulière où les enfants sont, dit-on, si terriblement traités…

charles.

Comment ? on m’enfermera là, dans ces vieilles