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un monde inconnu

canine. À la fois plus fine et plus forte, de forme plus svelte et plus élégante, elle vivait près de l’homme comme un compagnon affectueux et soumis.

Dans une plus étroite intimité avec les habitants de la Lune, vivait encore un autre animal de taille plus petite, d’allures moins vives, aux formes charmantes, souple et caressant, qui était comme l’hôte assidu de chaque maison. Sa robe aux poils longs et soyeux, offrait les couleurs les plus variées et les plus chatoyantes. Comme le plumage de nos oiseaux des tropiques, elle était tantôt de teinte uniforme et brillante, tantôt diversement nuancée, mais toujours douce et plaisante aux regards. De mœurs familières et paisibles, ces animaux n’avaient rien de l’égoisme féroce, de l’hypocrisie de notre race féline. Ils semblaient avoir fait à l’homme le sacrifice de leur liberté, et leurs yeux, expressifs et doux, montraient qu’ils étaient sensibles à l’affection dont ils étaient l’objet.

D’autres animaux dont la taille et les formes rappelaient celles de nos daims, de nos cerfs et de nos gazelles ou dont le pelage de couleurs variées était tantôt zébré ou capricieusement tacheté comme celui de nos tigres et de nos léopards, dont ils n’avaient ni la férocité ni les instincts sanguinaires, peuplaient la campagne.

Les familles des oiseaux, bien moins nombreuses que chez nous, se faisaient, en revanche, remarquer par la beauté et l’éclat de leur plumage et l’harmonie de leurs chants. Comme ils n’avaient pas plus que les autres êtres animés de raisons pour redouter l’approche de l’homme, ils venaient familiérement à son appel, peuplaient les bosquets qui entouraient les habitations, pénétraient dans les demeures qu’ils égayaient de leurs gazouillements et de leur présence.

Dans les mers, dans les fleuves, dans les lacs, vivaient quelques races de poissons dont rien ne troublait jamais la tranquille existence et qui semblaient n’être là, comme le dit un poète ancien, que pour qu’aucun des éléments de la nature ne restât privé d’habitants.

Dans ce milieu presque complètement clos, la clarté du jour et la température ne subissaient que de légères variations. La lumière