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mécanique et optique

caverne où nous sommes tombés, pour arriver bientôt à des couches où l’air raréfié est impropre à entretenir la vie.

— Votre remarque est fort juste, et vous allez comprendre comment ce problème a été résolu aussi facilement que les autres.

« Au bas de la cheminée on se meut notre ascenseur, sont établies de puissantes machines foulantes alimentées par l’air qui forme l’atmosphére où nous vivons ; cet air, aspiré par elles, est incessamment refoulé dans la cheminée avec une pression qui l’éléve jusqu’à la surface et l’accumule dans l’observatoire. Le jeu de ces machines est calculé de facon à ce que la colonne ascendante et l’atmosphère qui remplit tout l’édifice, de toutes parts hermétiquement clos, soient maintenues à une pression constante et sensiblement égale à celle que nous supportons dans notre monde souterrain. Et le mouvement de ces machines, fonctionnant sans relâche, fournit à la cheminée et à l’édifice qui la surmonte un courant d’air sans cesse renouvelé et toujours respirable. Les éléments inutiles sont ainsi entraînés et rejetés dans la circulation générale, où ils se purifient et se transforment à nouveau. Vous pouvez vous assurer par vous-mêmes qu’a tous les étages de l’observatoire, la respiration est aisée et facile, et que la vie à cette hauteur n’a rien perdu de son activité.

— Tout cela est merveilleux, » murmurait Marcel.

Les instruments d’optique dont les trois amis avaient éprouvé la formidable puissance, devaient être de leur part l’objet d’un examen attentif. La grande difficulté qui s’était présentée tout d’abord, pour les astronomes lunaires, consistait dans l’impossibilité où ils étaient d’opérer à découvert à la surface de la Lune. D’un autre côté, les observations n’étaient possibles qu’à l’aide d’instruments articulés de façon à pouvoir se mouvoir dans tous les sens et capables de fouiller toutes les régions de la voûte céleste. Il avait donc fallu trouver une combinaison telle que l’observateur, restant dans un milieu rigoureusement clos et rempli d’air respirable, put cependant, sans effort et sans déplacement, faire mouvoir son instrument dans le vide extérieur.

Le système des lunettes équatoriales, tel qu’il est le plus communément usité sur la Terre, ne pouvait en rien remplir ce but,