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préparatifs de départ

tion et de développement moral étaient arrivés leurs frères terrestres. Aussi avait-il pris soin de garnir le wagon-projectile dans lequel il allait se rendre vers eux, de tout ce qu’il crut de nature à les renseigner.

Aux instruments d’optique et de mathématiques les plus perfectionnés et soigneusement emballés, longue-vue, microscope, boussole, chronomètre, théodolite, sextant, etc., il avait joint une petite presse à imprimer, un phonographe avec plusieurs cylindres pouvant reproduire les airs les plus remarquables de nos opéras, un téléphone, un appareil de photographie instantanée établi avec les derniers perfectionnements, des échantillons de nos divers métaux, des graines des végétaux les plus utiles et les plus précieux, ainsi qu’une douzaine d’arbustes choisis parmi les essences fruitières les plus productives et les plus faciles à acclimater.

Il avait surtout pris soin de faire établir une riche collection d’albums renfermant des photographies de paysages terrestres et maritimes, de nos monuments les plus célèbres ; les œuvres d’art, tableaux et statues, des plus grands maîtres s’y trouvaient largement représentées, ainsi que nos principaux appareils industriels, agricoles, de navigation, de transport.

Un atlas du globe terrestre complétait cette collection, où se résumaient tout l’effort des siècles et toutes les conquêtes de la civilisation moderne. Tout ce qui concerne la vie usuelle chez les divers peuples qui couvrent la surface du monde, habitations, meubles, costumes, armes, ustensiles et objets de loutes sortes s’y rencontraient en quantité suffisante.

Ils emportaient avec eux quelques armes très perfectionnées, carabines à répétition et revolvers avec leurs munitions.

« Car, se disait Marcel, nous ne savons trop à qui nous allons avoir affaire, et malgré les dispositions hospitalières qu’ils semblent témoigner, il pourrait là aussi se rencontrer des gens d’humeur difficile qu’il faudrait mettre à la raison. »

Tout avait été soigneusement calculé comme volume et comme poids pour ne pas encombrer le projectile et ne pas l’alourdir outre mesure. Comme ils n’emmenaient pas de chiens avec eux, ainsi qu’on l’avait fait au précédent voyage, ils pouvaient disposer d’un