lon, comme les autres de frein. De même que sur une descente il faut au corps une force qui le retienne, et, pour monter, une impulsion ; ainsi certaines vertus suivent un plan incliné, d’autres gravissent laborieusement. Doutez-vous qu’il y ait ascension, effort, lutte opiniâtre dans la patience, le courage, la persévérance, dans toute vertu qui fait face aux dures épreuves de la vie et qui dompte le sort ? Et, d’autre part, n’est-il pas manifeste que la libéralitê, la modération, la mansuétude, ne font qu’aller sur une pente ? Là nous retenons notre âme qui pourrait glisser trop avant : ailleurs nous l’exhortons, nous la stimulons. Ainsi nous emploierons en présence de la pauvreté les plus énergiques vertus, celles chez qui les attaques augmentent le courage : et nous réserverons à la richesse les plus soigneuses, qui vont d’un pas circonspect et savent tenir leur équilibre.
XXVI. Cette distinction ainsi faite, je préférerai pour mon usage celles dont l’exercice est plus paisible à celles dont l’essai veut du sang et des sueurs. « Ce n’est donc pas moi, dira le sage, qui vis autrement que je ne parle ; c’est vous qui entendez autrement. Le son des paroles frappe seul votre oreille ; leur sens, vous ne le cherchez pas. » « Quelle est
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