Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/519

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roles dans la bouche d’Étéocle, en adoptant la correction de Lemaire. Dans les autres éditions, Étéocle ne dit aucune parole, et n’est pas même compté parmi les personnages. Nous lui avons donné une part dans ce dialogue pour obtenir un sens plus clair et plus suivi que celui des anciens textes, sinon tout-a-fait satisfaisant. Les autres éditeurs ont mis dans la bouche de Jocaste ou de Polynice, les phrases que nous mettons dans celle de ce troisième interlocuteur, et cette disposition n’offre guère un seus naturel et suivi ; Polynyce, par exempte, après avoir dit que « vouloir être aimé, c’est se condamner à ne porter le sceptre que d’une main faible et languissante, ajoute immédiatement après : « Un pouvoir détesté n’est jamais durable. » Ce qui rompt évidemment la suite des idées.

Page 301. L’amour des sujets ne peut que gêner souvent l’autorité du maître. Ces maximes sont absurdes, mais encore faut-il les rendre claires un roi qui se sent aimé de ses sujets se trouve forcé par cet amour même les traiter doucement s’il sent qu’il en est déteste, il les traite en ennemis. Plus est permis aux rois à qui plus on s’oppose, Une lâche douceur au mépris les expose. Un peuple trop aisé les lie en les aimant ; Il faut pour être aimé, régner trop mollement. (Rotrou, Antigone, acte ii, sc. 4.)

Page 303. Pour le trône je sacrifierais ma patrie. Rotrou a mis cette partie du dialogue dans la bouche de Polynice :

Ne m’opposez plus d’inutiles avis.
Parle, ma passion, les tiens seront suivis.
Passe au dernier excès que peut faire paraître
L’amour d’une couronne et la haine d’un traître.
Je ne pnis d’aucun prix tant fut-il infini,
Voir l’une trop payée et l’autre trop puni.
(Ibid.)