ville d’Éphyre, que le vertueux Sisyphe bâtit entre deux mers ; enfin la troisième descend jusque sur les frontières de l’Élide, où elle continue de serpenter le long des rives fraiches et sinueuses de l’Alphée. » (Antigone, liv. ii.)
Page 31. La ville de Sisyphe. C’est Corinthe, sur l’isthme de ce nom.
Page 33. Vers les champs d’Olène. Il s’agit ici d’Olène en Achaïe, ou était située Corinthe. Il y avait une autre Olène en Béotie.
Toi qui ne le cèdes qu’au dieu des oracles. Créon fait très-bien de dire que Tirésias s’avance par l’inspiration du dieu des oracles car autrement on s’étonnerait de sa brusque arrivée. Dans la pièce de Sophocle, c’est le chœur qui propose à Œdipe de le faire venir : « Ce qu’Apollon, dit-il, est entre les dieux, Tirésias l’est parmi les mortels. Ne pourrait-il pas nous prêter le secours de ses lumières ? »
Il faut interroger les entrailles des victimes. Sénèque, en cet endroit, quitte la trace de Sophocle. Dans la tragédie grecque, Tirésias n’a point recours aux entrailles des victimes, ni à la nécromancie. Œdipe lui propose d’employer ces moyens et d’autres encore ; et, au lieu de se plaindre, comme ici, de la privation de la vue, qui lui dérobe une partie de la vérité, il s’écrie d’abord qu’il ne voit que trop clair.
Dieux ! qu’il est dangereux de trop savoir ! Je suis perdu, malheureux ! Pourquoi suis-je venu ?
Vous savez tout, et vous gardez le silence ! voulez-vous donc nous trahir et nous perdre ?
Que vous êtes injuste ! c’est pour vous autant que pour moi que je me tais. Épargnons-nous un chagrin mutuel. Je ne parle point.
O le plus méchant de tous les hommes ! etc.
C’est ici qu’il faut admirer l’art avec lequel Sophocle a conduit son intrigue. Tirésias, avant déclaré que c’est Œdipe qui a tué Laïus, il semble d’abord que tout soit fini. Mais c’est au moment même ou le nœud de la fable parait coupé, qu’elle se noue plus