Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 2.pdf/350

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Tibère blâmer les honneurs rendus par Germanicus et son armée aux débris de l’armée de Varus, par la raison qu’il ne convenait pas à un général romain de se mêler de cérémonies funèbres : Neque imperatorem auguratu ac vestutisisi ceremoniis proeditum, attreclare farelia debuisse. Tacit., Ann., lib. i, cap. 62. — Ce ne serait donc point ici, comme on a pu le croire, une flatterie de Sénèque envers la prétendue divinité des empereurs.

Page 43. L’hymne thébain à la gloire de Bacchus. C’était une coutume chez les anciens d’appeler la musique, les hymnes et les chants au secours de l’inspiration prophétique, dans les cérémonies divinatoires. Ainsi, dans Athalie, Joad, saisi de l’esprit divin, s’écrie :

Lévites, de vos sons prêtez-moi les accords,
Et de ces mouvemens secondez les transports.

L’hymne de Sénèque est brillant, poétique ; plein de chaleur et d’inspiration. On peut le comparer avec l’hymne à Hercule au liv. viii de l’Énéide, dont il est imité en plusieurs endroits, et avec le poëme Séculaire d’Horace. Mais, du reste, il n’a que peu de ressemblance avec les hymnes qui nous restent d’Homère, sorte de poëmes assez courts en l’honneur des dieux, dans la mesure alexandrine, et sans la forme ni le mouvement du dithyrambe.

Les thyrses de Nysa. Il y avait dix villes de ce nom, dit Farnabius : celle dont il s’agit en cet endroit était en Arabie ; et c’est dans un antre près de cette ville, que Bacchus fut élevé par les Nymphes.

Page 45. La colère d’une marâtre jalouse. C’était Junon, épouse de Jupiter.

Sur les pas du Bacchus Thébain. Le texte porte Ogygio. Ogygie était l’ancien nom de Thèbes, ou, selon les mythologues, le nom sacré et incommunicable de la ville dont Thèbes était le nom profane. « Enfermer d’une même enceinte la Thèbes profane et l’Ogygie mystique. » Ballache, Orphée.

Page47. Embrasées de ton feu divin. « Alors je vis s’allumer parmi les convives une sorte de joie bruyante et folle qui tenait du vertige : elle ressemblait à celle des Thyades furieuses lorsqu’elles se répandent sur le mont Ménate, ou dans les bois du