Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 2.pdf/385

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mêmes des jeunes hommes. Montesquieu dit là dessus, qu’à Sparte, la pudeur avait été ôtée à la chasteté (Esprit des lois, liv. iv, chap. 6) ; Plutarque blâme cet usage (Quest. romaines, quest. xl), et l’approuve dans la Vie de Lycurgue. Voici ce qu’il en dit dans ce dernier endroit : « La nudité des filles n’avait rien de honteux, parce que la vertu leur servait de voile, et écartait toute idée d’intempérance. Cet usage leur faisait contracter des mœurs simples, leur inspirait entre elles une vive émulation de vigueur et de force, et leur donnait des sentimens élevés, en leur montrant qu’elles pouvaient partager avec les hommes le prix de la gloire et de la vertu. »

Page 239. Celles qui baignent leurs pieds blancs dans la fontaine d’Aonie ou dans les eaux saintes de l’Alphée. Ce sont les vierges de Béotie, appelées anciennement Aonic, d’Aon, fils de Neptune ; et celles de l’Élide, où coule le fleuve Alphée, dont les eaux sont appelées saintes parce qu’on les croyait agréables à Jupiter, et qu’on en arrosait sa statue à Olympie.

Le noble fils d’Éson. C’est Jason, fils d’Éson, roi de Thessalie.

Page 241. Que ses parens du moins vous donnent avec joie. Peut-être ici s’agit-il du père de Jason et de celui de Médée tout ensemble. Mais tout ce qu’on pourrait dire, c’est qu’Éson n’avait pas consenti au mariage de son fils, car il ne paraît pas qu’il s’y soit formellement opposé.

Rarement les sujets peuvent se permettre cette licence envers leurs princes. Sénèque est ici tout entier dans les mœurs romaines. On connaît la liberté ou la licence autorisée des esclaves pendant les Saturnales, celle de soldats pendant le triomphe de leurs généraux victorieux, etc. — Voyez la conversation d’Horace et de son valet ; et Plutarque, Vie de Jules César.

Il est temps d’embraser le pin fendu en plusieurs parts. Suivant quelques auteurs, on employait encore d’autres bois que celui du pin pour en faire les torches nuptiales, notamment l’aubépine qui avait l’avantage d’écarter les maléfices. Pline dit que, de son temps, le charme et le coudrier servaient aussi à cet usage. — Voyez Pline, liv. vi, chap. 18 ; Hoffmann, Cérémonies des noces, chap. xvi ; Grévius, Antiquités romaines, tome viii, page 1034 ; et Ovide, Fastes, liv. vi, v. 129 et 165.