Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/76

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à la barbarie de la jurisprudence révolutionnaire. Hélas ! ces biens qui faisaient naguères l’orgueil et les délices des riches sont aujourd’hui, en quelque sorte, autant d’accusateurs qui s’élèvent contre eux ; il en est de même du mérite, des dignités et de l’esprit ; jugez d’après cela, Monsieur, si j’ai dû trembler pour vous ! Quelle affreuse époque pour l’humanité que celle où les avantages qui distinguent les hommes, sont devenus des principes de ruine, et marquent du sceau de la réprobation ceux qui les possèdent. Je me plaisais autrefois à croire des vertus et de la sensibilité au général des hommes, et à regarder le crime et la cruauté comme d’affreuses exceptions ; mais une révolution est une fatale lumière qui découvre l’hideuse nudité de la majeure partie des hommes. J’attends avec impatience