le récit que vous m’avez promis des événemens de votre émigration, et je vais vous obéir en vous faisant part de mes dernières aventures. J’ai fait la campagne de 1792, et lorsque l’armée française a été dispersée, je me suis rendu dans le camp Prussien pour y servir en qualité d’aide de camp de mon parent le comte de Fours, lieutenant général au service de Prusse. Je n’entrerai pas dans le détail des opérations militaires, et je me bornerai à vous dire que trois jours avant la reddition de Mayence, ayant été blessé assez considérablement, je fus obligé de passer le Rhin pour ne pas être fait prisonnier. On essaya de me transporter à un gros bourg à peu de distance pour m’y faire panser ; la douleur que me causait ma plaie me fit évanouir au pied d’un arbre ; et là, en reprenant connaissance, je me suis
Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/77
Apparence