Voltaire, ce sont ces vers pleins de majesté et d’harmonie, qui exhalent le doux parfum de l’humanité, et dans lesquels l’élévation de l’ame se joint à la pompe de l’expression. On saura à jamais par cœur les beaux morceaux de la Henriade et d’Alzire ; on se plaira à lire un autre poëme rempli de détails charmans ; mais plus de quarante volumes de son immense collection, ne seront un jour parcourus que par la curiosité. Il faut que tous les auteurs qui ont beaucoup écrit perdent de leur mérite, la portion relative uniquement au temps où ils ont vécu, au goût alors dominant. La Bruyère, dont le style est si correct, dont l’esprit a percé à jour les ridicules de ses contemporains, qu’il a peints de si vives couleurs, sera réduit à un bien petit volume, qui renfermera, non les
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