assurer qu’un extrait fait avec discernement des pensées que renferment leurs romans, formerait le plus excellent ouvrage de morale. Les romans de l’abbé Prévost, qui ont eu une si grande vogue, ne peuvent plus se lire ; tout est invraisemblable dans ces romans écrits à la hâte pour faire subsister l’auteur. La seule histoire de Manon l’Escaut est à distinguer dans ses volumineuses productions ; c’est le comble de l’art d’avoir su inspirer un intérêt soutenu, pour deux créatures méprisables ; l’auteur a tellement nuancé leurs vices, et les a si habilement mélangés avec de bonnes qualités, que l’on ne peut arriver au dénouement de l’ouvrage sans le plus vif attendrissement. Un grand nombre d’autres romans, après avoir eu le plus brillant succès dans le temps où ils ont paru, n’offrent plus
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