Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/70

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paru bien triste la dernière fois que je l’ai vu. La cruelle destinée de la Reine remplit son ame d’amertume ; voici ce qu’un de ses amis lui écrit, il m’a permis d’en prendre copie, et l’issue, hélas ! trop vraisemblable de cet incroyable procès, pénètre mon ame d’horreur. « La parole, Monsieur, est impuissante pour décrire ses malheurs, et je crois que ce n’est pas un historien, mais un grand peintre qui pourrait dans plusieurs tableaux en donner une juste idée. Le premier la représenterait dans la fleur de la brillante jeunesse arrivant à Strasbourg, et excitant des transports d’admiration par sa beauté et la noblesse de sa figure ; dans un autre on la verrait à Rheims dans tout l’éclat de la royauté, avec son auguste et malheureux époux, l’objet des