Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/100

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besoin de sa société. Il en est de même de la vôtre, elle m’a depuis long-temps dégoûtée de celle de la plupart des femmes que je vois. Le goût et l’intérêt ne peuvent-ils donc exister dans la liaison d’un homme et d’une femme, sans qu’il y ait de passion ? Vos craintes, me direz-vous, en montrent peut-être la difficulté ; mais est-ce de moi dont je me défie, ou de la malignité du monde et de ses jugemens ? J’interroge mon cœur, et je le trouve pur ; cela me suffit. Cependant, pour le repos du Marquis, pour le mien que trouble le spectacle d’un homme que la passion égare et rend malheureux, j’éloignerai, autant qu’il me sera possible, les occasions de le revoir ; je m’interdirai le plaisir de m’entretenir avec lui, pour ne pas trouver mes anciennes sociétés de plus en plus insipides. Je n’ai point