Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/15

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rétablissement de la monarchie. Que fera-t-elle de ce capital ? Si elle le place en rente sur un pays, elle court des hasards ; la guerre, des troubles à craindre dans l’intérieur des états, rendent douteux les moyens et le crédit des plus puissans ; la fortune des particuliers est liée à celle des gouvernemens, et dépend en outre de leur propre conduite ; les banquiers de Gênes, de Venise donnent des intérêts trop médiocres, et quand il s’agit de la subsistance, on ne peut s’exposer à aucun hasard, ni faire le plus petit sacrifice. Voilà bien des raisonnemens, et les plus grands intérêts de l’Europe calculés pour six ou sept cents livres de rente ; mais mon amie est fondée à dire : Guenille soit, mais guenille m’est chère. Dans cette incertitude, l’idée lui est venue de passer en Amérique, d’y employer