Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/151

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d’après cela que mon oncle roule dans sa tête quelque projet utile à la fortune du Marquis. Ma mère m’a dit après dîner en souriant : « avez-vous pris garde, ma fille, à ce qu’a dit votre oncle à déjeuner. » Et le ton dont ma mère a dit ces mots, et l’intention qu’elle a cherché à mettre dans ses regards m’ont éclairée, et fait songer à ce qui ne m’avait pas d’abord frappée. Je ne veux pas vous en dire davantage, il m’en coûterait pour m’étendre sur ce sujet, que je laisse à commenter à mon Émilie. Je vous dirai seulement que ma mère n’a pas été plus loin, et a fini en disant : chaque chose a son temps ; et elle m’a embrassée avec une singulière tendresse. On dit qu’une partie des troupes aura des quartiers d’hiver, et que le régiment du cher Baron sera du nombre. Je