Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/159

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un nouvel univers, un monde enchanté semble s’offrir à moi. Tout prend un aspect riant, tout s’embellit ; j’aime tout ce qui m’environne, et je suis tenté d’embrasser tous ceux que je rencontre. Il faut que je finisse les détails de mon heureuse journée.

Le Commandeur est rentré avec son frère et sa sœur. Monsieur, a-t-il dit à son frère, voilà des gens qui se sont haïs dès le moment qu’ils se sont vus. La Comtesse, à ces mots, a rougi. N’êtes-vous pas d’avis qu’ils se raccommodent ? Il m’a pris la main au même instant et m’a conduit vers le Comte, qui m’a embrassé de fort bonne grâce, et m’a dit : vous avez pu voir que je suis toujours porté à être de l’avis de mon frère, mais jamais je n’ai eu autant de plaint à me trouver d’accord avec lui. Le