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Page:Sénancour - Rêverie sur la nature primitive de l’homme, tome 1.djvu/115

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ab|solument exempte de vide et de vanité [S 1] et qu’aucune
institution humaine, aucune œuvre d’une main
partielle puisse être jamais sans nulle discordance avec la
nature universelle. La plus sublime philosophie, le dernier

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effort de l’esprit humain égaré dans la route trouvée | par
l’homme ; le plus haut degré où la sagesse puisse élever
un génie détrompé, ne vaut pas le mobile primitif, ce
pouvoir impérieux et comme aveugle des simples sensations
présentes dont la force n’étoit point calculée, dont

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la nature n’étoit point approfondie.



  1. Si tout est nécessaire, que sont les efforts, les préceptes et
    toute la moralité de la philosophie même ? Ce que nous
    attribuons à notre sagesse, n’est que l’effet inévitable de causes
    indépendantes et même inconnues de nous. Le sage conduit par la
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    philosophie au calme et à l’emploi de la vie, supérieur par elle
    aux plus puissans et aux plus vénérés des mortels, ne peut se
    complaire lui-même dans cette philosophie si rare et si profonde,
    et ne peut la préférer sérieusement au plus simple instinct
    animal.

    de vanité, ni qu’une œuvre – 208-9. puisse jamais être sans discordance avec la nature entière. – Note 11, l. 4-5. Si le sage parvenoit au calme – 5-6. vie, il seroit supérieur aux – 6-10. mortels ; mais il ne sauroit se complaire assez dans ces voies élevées, pour les préférer, à tous égards, aux simples indications de l’instinct. – 209-10. La philosophie la plus sublime, le plus grand effort – 210. route ouverte par – 211-2. puisse soutenir un – 212-5. pas, pour le bonheur, ce mobile primitif que nous avons perdu, ce pouvoir des sensations présentes dont la nature n’étoit point approfondie, et dont la force étoit d’autant plus impérieuse qu’elle n’étoit point calculée.