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- tant de siècles ; avant que les Chinois aient changé leurs
- usages séculaires, leur caractère vieilli, leur morale savante
- et maniérée.
- Dans le seul instant connu de l’histoire humaine, dont
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- les variations et les incidens déterminent à nos yeux les
- bornes du possible, nulle institution n’est durable si elle
- ne donne au peuple qui la reçoit une forme qui lui
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- soit | propre, un caractère qui ne soit qu’à lui. Mais si les
- lois des hommes n’étoient qu’un mode plus simple, une
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- expression plus directe des lois de la nature, elles seroient
- durables sans qu’il fût besoin de les opposer entre elles
- par des nouveautés et des moyens bizarres, ou de
- distinguer les peuples par les rivalités et les haines. Ce qui
- est simple et naturellement convenable n’est pas susceptible
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- de tant de formes variées, et n’a rien à perdre ou à
- gagner en se mêlant à ce qui est également bien disposé
- pour un même but. Mais les choses factices peuvent se
- modifier de tant de manières dissemblables, et les choses
- compliquées diffèrent par tant de points qu’elles ne
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- peuvent s’unir sans s’altérer. Pour qu’elles subsistent
- toujours elles, il faut qu’elles soient tellement originales et
- uniques que rien de ce qui les environne ne puisse
- s’allier avec elles. Lycurgue a rendu les Spartiates singuliers
- parmi les Grecs ; Moïse a, dans ce sens, plus fait encore :
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- il a séparé essentiellement son peuple des autres peuples.
- Les mœurs de Sparte étoient uniques en Grèce, et Sparte
- subsista long-tems différente de ses voisins. Tout chez
- les Hébreux les éloignoit des autres nations, et les
- chacune des nations que nous connoissons, une forme qui – 153. qu’à elle. – 154-.155 n’étoient que le mode plus simple, l’expression – 157. par des moyens – 165-7. subsistent invariables, il faut qu’elles soient originales et uniques, ensorte que rien – 168-9. Spartiates étrangers parmi – 169-70. Moïse, dans ce sens, a fait plus encore : il a séparé