Cette page n’a pas encore été corrigée
- sage par choix. Il faut vouloir les événemens tels qu’ils
220
- sont, hors dans les choses générales et dans celles qui
- sont du devoir. Voilà la raison première des lois. Il ne
- faut pas que la société, même la plus simple, soit livrée
- aux perpétuelles variations de chaque homme et de chaque
- chose ; il ne faut pas non plus que l’on délibère sans
225
- cesse, soit parce qu’alors il n’y auroit pas d’ensemble,
- soit parce que si même tous pouvoient être toujours
- réunis pour former une volonté générale, elle seroit
[266]
- encore mobile, et de plus, contraire à elle-même, | puisque
- la vie doit être employée à agir et non à résoudre ;
230
- puisque toute action demande une sorte de continuité, et
- tout travail une durée qui le mène à son but. Il a donc
- fallu statuer une fois ce que l’on fera toujours, et décider
- en un tems marqué, ce que l’on fera pendant un tems
- plus long. Pour que la société soit bien ordonnée, pour
235
- que l’abandon s’accorde avec la prudence, et l’indépendance
- de chacun avec la soumission à la volonté de tous,
- il est donc nécessaire que la prudence des vieillards,
- l’énergie des ames fortes, et toute la sagesse de ceux qui
- font du cœur humain une étude véritable et profonde,
240
- préparent et déterminent le concours de toutes les volontés,
- et que leur résultat, une fois fixé dans un tems précis,
- soit ensuite constamment suivi : il est donc nécessaire
- par choix. *Il ne – 222. la société, fût-elle simple, – 223-4. aux variations individuelles de la volonté présente. Il ne – 225-7. cesse. Si même la réunion de tous pour – 227-31. générale, étoit toujours possible, cette volonté seroit encore mauvaise ; elle le seroit par sa mobilité ; elle le seroit surtout parce qu’elle seroit contraire à elle-même ; l’objet de la volonté est d’agir, et cependant la vie se passeroit à résoudre. Voilà la raison première des lois. Toute action demande une continuité, tout – 231. le conduise au but – 232-4. l’on ferait constamment ensuite. Pour que – 235-6. que la sécurité s’accorde – et que l’indépendance de chacun soit conservée dans la soumission – 237. est nécessaire que la réflexion des – 238. et la sagesse – 239-240. véritable, préparent – 240. des volontés, – 241-2. ce résultat une fois fixé, soit ensuite maintenu invaria-