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Page:Sénancour - Rêverie sur la nature primitive de l’homme, tome 1.djvu/254

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SOMMAIRES

DES

RÊVERIES

SOMMAIRE

5 DE LA PREMIÈRE RÊVERIE


Dépendance inévitable de l’homme. Assujettissement indirect
au cours des choses lors même que l’on veut les maîtriser.
Comment le besoin d’espérer ce que nous desirons nous dissimule le
joug de la nécessité.

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Site aride et solitaire. Horizon illimité sous un ciel ardent.
Profondeur de la nature. Opposition de la permanence universelle

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à la mobilité individuelle. | Contradiction et inintelligibilité
dans un plan raisonné et des causes finales. Vanité de l’extension
humaine dans des destinées mortelles. Anéantissement. L’idée

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comprimante de l’anéantissement, après ce délire qui nous fait
embrasser dans nos conceptions un espace et une durée indéfinis,
produit sur nous l’effet du retour de l’ivresse.
Indifférence et nécessité de toute chose. Les formes, les
modifications peuvent être connues dans leurs rapports ; les

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essences ne peuvent l’être, parce qu’elles ne peuvent être comparées.
Les êtres sont absolument, éternellement ; leurs agrégations
se combineront dans tous les rapports possibles, et changeront
sans aucun repos, sans aucune permanence.
Le beau, le juste sont des rapports accidentels, de pures

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abstractions de l’ordre social. Toutes choses sont égales dans
l’universalité des choses. Et l’homme, et l’herbe, et le globe
commencent, durent et finissent par les mêmes lois. Agrégation
organisée. Est mue par l’action des autres corps et les meut par
sa réaction. Tout mouvement est communiqué est reçu et

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rendu.
Les composés les plus organisés, conservant quelque trace des