Page:Sénancour - Rêverie sur la nature primitive de l’homme, tome 1.djvu/26

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études vaines et cette grandeur trompeuse, ou du moins
pour fermer au commun des hommes l’accès de ces voies
d’égaremens et d’amertumes ?
Préparons le moment de réparation et de renouvellement,

[xiv]

en démasquant | toutes les folies puériles ou désastreuses

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que l’erreur a revêtues d’apparences spécieuses, et
qui, sous le sceau de noms révérés, ont usurpé l’aveugle
faveur de l’opinion. Cependant, en rappelant des vérités
simples, immuables, mais trop universellement oubliées,
traduisons-les dans une langue facile et moins étrangère,

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et souvenons-nous que sur ce globe la lumière de l’aurore
ne succède pas rapidement aux ténèbres ; mais que transmise
par un milieu qui l’annonce et la modifie, elle convient
mieux à nos yeux, en les éclairant indirectement et
par degrés.

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Je le répète, ce ne sont ici que des essais informes.
J’écrivis sans art et presque sans choix ce que rencontra
ma pensée. Je la laissai errer librement. Je fus même
obligé de faire quelques suppressions et plusieurs rapprochemens,
pour donner à ces rêveries le peu d’ordre et

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d’ensemble | que l’on y pourra trouver. À l’exception de
ces légers changemens de distribution, j’ai laissé les
choses comme elles ont été écrites dans la succession
naturelle des idées : rien ne m’étant plus étranger que ce
second travail qui consiste à revoir, à perfectionner, et

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n’a guères pour objet qu’une correction que j’estime peu
nécessaire. Je voudrois écrire des choses utiles, et renoncerois
volontiers à la gloire de produire un ouvrage
fini.
Si l’on peut me lire avec quelqu’intérêt, que l’on m’en-

[JM 1]

  1. A. – 200. À partir de cet alinéa, séparé par un trait de ce qui précède, les « Préliminaires » sont composés en petit texte. – 302. pensée, que je laissai – 203. beaucoup de suppressions