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SECONDE RÊVERIE

La multitude illimitée des êtres simples compose l’universalité
absolue des choses, l’univers qui est. Ces êtres
essentiels, primitifs ou élémentaires, perpétuellement unis

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et séparés par un mouvement général et éternel, produisent
la nature effective, l’univers tel qu’il est.
Toute agrégation d’êtres simples forme un composé
unique et distinct ; un nouvel être individuel qui existe
positivement et particulièrement [S 1].

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Plus cette agrégation est composée, plus elle peut
perdre ; plus elle est organisée, plus elle peut être altérée ;
plus il y a hors d’elle de forces qui pourroient la dissoudre,
plus il faut en elle de forces, de résistance. Un composé

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peu organisé résiste par l’effort intérieur de | continuité [S 2] ;

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un composé plus organisé oppose aux forces
ennemies des moyens actifs : par les uns, il évite le choc
des corps étrangers en se transportant hors de leur sphère

[JM 1]

  1. Sans doute nul autre composé ne lui est exactement semblable
    dans l’universalité de ses principes et de ses rapports ; ceci
    sera plus développé ailleurs.
  2. Vraisemblablement le caillou n’a d’autre moyen de conservation
    que la force qui lie ses parties, et son besoin est de rester
    en repos pour perdre peu par le frottement, et même acquérir les
    êtres agités qui s’arrêtent à lui.
  1. C, Ve Rêv., p. 23-28 = l. 2-63 ; note 5, l. 1-16 ; l. 63-5 : note 6 ; l. 66-125. – 2. Les êtres simples, essentiels, les êtres primitifs ou élémentaires composent l’universalité des choses – 3-5. est ; unis et séparés par les innombrables réactions du mouvement éternel, ils produisent – 8-10. distinct. Plus cette agrégation contient de parties, plus – 12. il y a de forces extérieures qui – 17. de la sphère –