Page:Sénancour - Rêverie sur la nature primitive de l’homme, tome 2.djvu/155

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mouvement des villes ; on lit les autres auprès des vieilles
charmilles, en attendant l’ami qui n’a plus de terre à lui,
mais qui viendra là pour jouir, durant quelques jours,
de l’oubli des affaires et d’une libre communication des
pensées.

Note troisième, page 23.

« Pendant que la plus grande partie d’une nation languit
dans la pauvreté, l’opprobre et le travail, l’autre qui
abonde en honneurs, en commodités, en plaisirs, ne se
lasse pas d’admirer le pouvoir de la politique qui fait
fleurir les arts et le commerce, et rend les états
redoutables. »
Vauvenargues.

Note quatrième, page 73.

Une substance inconnue, disent-ils, et qui est peut-être
une émanation particulière de l’Être-Principe, se joint au
corps et n’agit que par les organes corporels tant que

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cette union dure, mais | elle conserve ensuite le
souvenir et toute la faculté de penser qui fait partie de son
essence ; ainsi, il y a continuité de vie, et, malgré
la décomposition du corps, le moi subsiste. Cela est
incompréhensible à notre intelligence enveloppée des
ténèbres de la matière ; mais la nature a beaucoup
d’autres parties impénétrables pour nous, et ce mystère
dans nous-mêmes n’est qu’une suite des mystères de
l’univers.
D’après un semblable raisonnement, il faut admettre
tout ce dont il seroit difficile ou impraticable de démon-