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PREMIÈRE RÊVERIE

sans caractère. Dans cette confusion des produits de l’esprit humain, [6]l’intelligence ne sait où puiser ce qui lui est propre ; appauvrie, découragée par une surabondance aussi fatale à ses désirs, qu’inaccessible à ses facultés, elle s’arrête, elle se concentre, elle ne veut que l’indispensable, elle ne connoît plus que l’instinct personnel, et que l’heure présente ; elle perd ainsi tout ce domaine moral qui unissoit l’idéal et le positif, communication sublime entre l’accident et l’infini, entre le point de la terre et l’immensité céleste, entre l’être et l’homme.

L’espèce humaine… … l’expérience d’elle-même (Ibid., 137-142). Faudra-t-il que… …besoin de jouir (Ibid., 144-150), qu’elle lise… …désastres du monde. (Ibid., 156-158).

[7] Il ne convient… | … en effet produire. (Ob. XLVI, 48-59).

La sagesse a deux objets : tout ce qui est de l’homme se trouve dans ces deux points de vue.

Ce que les individus et les peuples pourroient faire pour opérer une amélioration actuelle dans leur sort selon l’ordre présent des choses.

Ce qui seroit le meilleur possible pour les nations, et dès-lors pour chaque homme en particulier ; mais considéré comme partie du tout : ce qui est selon l’ordre naturel, indépendamment de toute forme passagère.

La vie de l’homme est plus longue et plus assurée que celle de la plupart des animaux connus. Ses jours seroient remplis et heureux, si l’on étoit enfin parvenu à établir un centre dont tous pussent se rapprocher dans une manière presque uniforme de sentir et de vouloir. Les affections de l’espèce seroient considérées indépendamment des modifications individuelles : et alors ces différences particulières n’altéreroient point l’unité de la législation,