Page:Sénancour - Rêverie sur la nature primitive de l’homme, tome 2.djvu/56

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farouches, et ces hommes égoïstes qui néanmoins sont
facilement émus, dans leur sphère personnelle, et dont
l’esprit industrieux, mais superficiel, est borné dans les
limites d’une aride exactitude.

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SEIZIÈME RÊVERIE

Les excès physiques… …ou de l’intempérance
(B. VI, 2-3), sont d’autant plus inévitables que la
société est plus mal constituée. On abuse du besoin
d’énergie intérieure et de mouvement corporel, parce
qu’on ne sait comment en user. L’industrie sociale excite
cette inquiétude naturelle à une organisation compliquée,
ce principe actif qu’il ne faudroit point réprimer,
mais qu’il faudroit contenir. Si l’on ne donne pas à
cette volonté mobile un objet prescrit et borné, l’imagination
qui lui en propose sans relâche, la rend tellement
avide qu’elle en fait le tourment des peuples.
Il faut que la force des lois en arrête les prétentions
et la retienne dans les limites d’une sorte de nécessité :
car il est dans la nature que le mouvement une

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fois commencé… | …et nos jouissances (Ibid., 4-16).
Nous portons en tout… …ni d’homme sans passion.
Ibid., 17-23).
Les alimens… …une vie misérable (Ibid., 42-53),
et à contenir dans l’erreur de l’instant présent, une
longue série des émotions de l’espérance.

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Toute joie exaltée… | …à une impulsion trop grande
un abattement funeste (Ibid., 56-61). L’on ne voit
pas,… …une jouissance tranquille. (Ibid., 63-68).