créer une belle clientèle au barreau de Maestricht ; inférieure à celle où j’étais en 1828, quand M. Van Ewyck, administrateur de l’enseignement supérieur, ému du retentissement produit en Hollande par la publication de quelques-unes de mes poésies hollandaises, me fît offrir, par l’intermédiaire de M. Kinker, la chaire de littérature hollandaise à Utrecht, que je refusai parce que je voulais rester belge ;
» Quoiqu’on m’ait oublié longtemps, que je me sois vu devancé dans la carrière des emplois publics par tous les hommes de mon âge, intelligents ou imbéciles, malgré les services que je crois avoir rendus dans la presse à la cause de mon pays ;
» Quoique j’aie joué plus d’une fois mon existence sans arrière-pensée d’ambition, avec une abnégation dont je m’honore, pour rester fidèle à des principes dont le triomphe devait amener le bonheur de notre patrie commune ;
» Quoique ma carrière soit brisée par la suppression de la haute cour militaire et mon avenir tué par l’impossibilité d’entrer désormais soit dans la magistrature régulière avec un rang convenable, soit dans l’enseignement supérieur ;
» Malgré tout cela je n’éprouve aucun sentiment d’amertume et je resterai ce que j’ai toujours été. »
Cette affaire aurait pu amener une brouille ; elle fut tout au plus cause d’un refroidissement passager. Charles Rogier, nature généreuse et spon-