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Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/93

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nous donc pu arriver à la hauteur de la civilisation française sans cultiver ni les arts, ni les lettres, ni les sciences, où la France excelle ?… Autre inconséquence : vous admirez notre industrie ; accordez-nous donc quelques connaissances mathématiques, physiques, chimiques, etc. Bornez-vous à dire que les lettres et les beaux-arts sont négligés en Belgique. Encore ne l’admettrons-nous que sous bénéfice d’inventaire. Nous avons des artistes de talent, et, depuis 1831, la Belgique s’est enrichie de diverses institutions utiles créées ou organisées par le gouvernement dans le but d’agrandir le domaine de l’intelligence et de hâter la restauration des lettres, des sciences, des arts ». Weustenraad expose alors tout ce qui, de 1831 à 1836, a été fait chez nous dans cet esprit ; et il ajoute judicieusement : « Si le gouvernement s’est décidé à encourager comme il le fait l’instruction, les lettres et les arts, c’est qu’il y a été poussé par l’instinct, par le vœu de la population ; car cette population sait sacrifier à quelque chose de mieux que ce que vous appelez, Monsieur, le Veau d’or ».

« Ne nous signalez donc plus à la France, Monsieur, comme un peuple usé et décrépit. Faites-nous grâce de ce blâme injurieux, faites-nous grâce même de vos éloges. En croyant flatter notre amour-propre, vous blessez la vérité ». Il serait difficile d’être plus dédaigneux et plus insultant.

En général, les Belges ne trouvent pas mauvais