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Page:Séverine - En marche…, 1896.pdf/97

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TUEURS DE FEMMES

exigences. Il cherchait tous les moyens de tirer des ressources de sa femme, sans ignorer le moins du monde quelle en était l’origine. C’était, somme toute, un peu intéressant personnage. »

Et combien d’autres dans le même cas !

Mais sans aller chercher si loin, si bas, contentons-nous des exemples que le train-train du crime fournit ; et voyez si la férocité qui s’en dégage ne rappelle pas, étrangement, la cruauté du maraîcher envers le maraudeur, du paysan envers le chemineau.

— Tu m’as fais tort dans mon bien, je te massacre ! Et plus que tu souffriras, mieux que je serai revanché !

Et, pour une reinette, pour une gaulée de noix, le fusil casse des bras, le piège à loups mâche des jambes. Le proprio se pâme d’aise, il n’en sent plus l’affront… sa terre a bu du rouge ! Volontiers, il insulte à la torture du blessé, étendu à terre ou pris dans les crocs de l’engin. Au besoin, il lui allonge un coup de pied, droit dans la plaie !

C’est ça ! Ce n’est que ça ! Voyez le drame de l’avenue Trudaine, ce monstrueux infirme égorgeant une pauvre fille, afin que nul ne cueillît cette innocence dont il ne pouvait profiter, et qui était à lui, à lui seul — de par la loi !

Était-ce par amour que Langlois fit feu à trois reprises sur sa pauvre jeune femme ; la tua devant sa mère, contre le berceau de ses enfants ? Celui-là non plus (qui, cependant, la rouait de coups) ne pouvait supporter la pensée du divorce !

Et le drame de Puteaux, un an après la séparation prononcée entre les époux Baudhuin ? Il acheta un re-