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LA MORT DU GÉNÉRAL BOULANGER


I

LA FIN DU ROMAN


En route — 2 octobre 1891.

C’est au fond de la Bretagne que j’ai appris la nouvelle, et j’ai sauté vite, vite, en wagon.

Derrière le cercueil de madame de Bonnemains, en dehors d’une douzaine d’amis personnels et étrangers à la politique, il en était bien quinze venus de Paris exprès ; ayant fait, à cette morte et à cet agonisant, le sacrifice de quelques heures, d’un peu d’argent et d’un peu de loisir. Sur les trente-deux députés du groupe boulangiste, cinq — Déroulède, Millevoye, Castelin, Dumonteil, Susini — cinq seulement s’étaient souvenus. Avec une dizaine de fidèles, cela faisait juste le compte : quinze !

Si l’engouement ne s’en mêle pas ; si l’opinion publique n’empoigne point par le collet les oublieux, et ne leur retourne pas, de force, la tête vers le cadavre du