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NOTES D’UNE FRONDEUSE

LA MORT DU GÉNÉRAL BOULANGER


II

À JAMAIS !


Ixelles, 3 octobre.

C’est fini ! Les voilà réunis à jamais, réunis pour l’éternité, dans ce petit cimetière plein de roses et de verdure ; sous cette pierre où rien ne les sépare, pas même la mince cloison de plâtre qui isole les morts de chez nous. Son cercueil à elle, partie la première, repose au fond du caveau ; son cercueil à lui, est étagé, un peu au-dessus, par des crampons de fer. Et c’est tout. Quand, sous l’action du temps, le linceul de chêne s’en ira en poussière, leurs pauvres os se mêleront, leurs atomes se confondront… et, s’il plaît à la bonne nature, peut-être leurs bouches sans lèvres se rencontreront-elles en un ultime baiser !

Avant que les obsèques en changeassent l’aspect, j’ai tenu à la voir, cette tombe, telle qu’elle était au mo-