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NOTES D’UNE FRONDEUSE

serait-il plus intelligent de ne point susciter de factieux ; afin de n’avoir pas à les combattre ! Car tout ceci est jeu dangereux. On sauve la République une fois, deux fois : la troisième fois, elle est dans le sac !

Qui l’y aura mise ? Eux, pousseront des cris de putois en détresse et diront que c’est Lui ! Lui les poussera à coups de botte dans les voitures cellulaires, sans prendre la peine de rétorquer l’argument.

Car ils finiront par l’avoir, leur César… ils s’y acharnent trop ! Et leur manière de traiter les généraux vainqueurs à l’étranger provoquera quelque victoire à l’intérieur dont on se passerait bien. C’est trop risible, ces bonshommes qui veulent jouer à la Convention, sans être des conventionnels, et demanderaient volontiers que la guillotine fût ajoutée aux fourgons des chefs d’armées.

A ce jeu-là, on gagne Dumouriez, d’abord — ensuite Bonaparte !

Oh ! ce 1 8 brumaire à l’horizon !…