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LES PROCÈS POLITIQUES

TOUT AUX TREIZE !


Le Prévenu. — C’est là toute l’erreur de ce procès : l’administration, vaincue dans les élections de Paris, au lieu d’attribuer sa défaite à sa véritable cause, c’est-à-dire au mouvement des esprits, s’est mise en frais d’imagination. Elle a cherché des combinaisons savantes ; elle a supposé des alliances monstrueuses ; elle a cru à je ne sais quel gouvernement occulte ; elle évoque des fantômes ; elle rêve, je crois, du fameux comité directeur dont on nous a bercés sous la Restauration. C’est une erreur commune dans notre pays, où l’on croit peu à la puissance morale, et où l’on s’exagère celle de la gouvernementation, s’il m’est permis d’employer ce barbarisme pour exprimer ma pensée,

M. le Président. — C’est là une appréciation qui vous est personnelle.

Le Prévenu. — La vérité, la voici. Les comités ont eu cet honneur d’avoir réveillé l’esprit public en France,