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NOTES D’UNE FRONDEUSE

ils le revendiquent hautement. La France est redevenue ce qu’elle sera toujours, démocratique et libérale, et les vrais amis du pouvoir se montreraient plus sensés s’ils lui conseillaient de donner satisfaction à cette opinion en progrès, au lieu de la poursuivre dans la personne de ceux qui n’ont pas fait autre chose que de lui dire : « Tu existes, fais acte d’indépendance. »

M. le Président. — Je crois que le Gouvernement marchera sans avoir besoin de vos conseils ; vous présentez votre défense, c’est très bien ; mais le Gouvernement à son action, et je ne pense pas qu’il aille chercher vos avis.

« D’après l’inculpation, il y a eu une pression non seulement exercée à Paris, mais dans d’autres lieux par le comité, qui a abandonné sa qualité de comité consultatif pour devenir un comité électoral, et même un comité politique. C’est du moins ce que prétend l’icculpation

» Cela est si vrai que vous avez ouvert des souscriptions, et que des sommes plus ou moins considérables ont été versées dans la caisse sociale, et à plusieurs reprises, par les mêmes personnes.

» L’inculpation voit, dans cette caisse ouverte par le comité, dans les souscriptions, dans les parts contributives fournies par certaines personnes, une véritable affiliation au comité ; en sorte que, au lieu de réduire ce comité au nombre de quinze ou vingt personnes, elle voit là une association composée de deux à trois cents personnes, peut-être. C’est là-dessus qu’elle se fonde pour poursuivre.

Le Prévenu. — Dites deux ou trois cent mille, monsieur le Président.

» Avant de me rasseoir, je demande à dire un mot, à mon tour, sur les perquisitions qui ont eu lieu, et sur