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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 1.djvu/21

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XV
AVERTISSEMENT DES ÉDITEURS.
rez lasse d’être honorée ; vous reprendrez goût à d’autres sortes d’honneurs et de louanges et d’admiration : vous n’y perdrez rien, il ne faudra seulement que changer de ton. Enfin, nous verrons en ce temps-là.

En attendant, je trouve que les moindres ressources des maisons comme la vôtre sont considérables. Si vous vendez votre terre, songez bien comme vous en emploierez l’argent ; ce sont des coups de partie. Nous en avons vendu une petite où il ne venoit que du blé, dont la vente me fait un fort grand plaisir et m’augmente mon revenu. Si vous rendez M. de Grignon capable d’entrer dans vos bons sentiments. vous pourrez vous vanter d’avoir fait un miracle qui n’étoit réserve qu’à vous. Mon fils est encore un peu loin d’entrer sur cela dans mes pensées. Il est vrai qu’il est jeune, mais ce qui est fâcheux, c’est que quand on gâte ses affaires, ou passe le reste de sa vie à les rapsoder, et l’on n’a jamais ni de repos, ni d’abondance.

J’avais fort envie de savoir quel temps vous aviez en votre Provence, et comme vous vous accommodez des punaises. Vous m’apprenez ce que j’avais dessein de vous demander. Pour nous, depuis trois semaines, nous avons eu des pluies continuelles ; au lieu de dire, après la pluie vient le beau temps, nous disons, après la pluie vient la pluie. Tous nos ouvriers en ont été dispersés ; Pilois en étoit retiré chez lui, et au lieu de m’adresser votre lettre au pied d’un arbre, vous auriez pu me l’adresser au coin du feu, ou dans le cabinet de notre abbé, à qui j'ai plus que jamais des obligations infinies. Nous avons ici beaucoup d’affaires ; nous ne sa-

Nous avons eu ici des pluies continuelles ; et au lieu de dire : Après la pluie vient le beau temps, nous disons : Après la pluie vient la pluie. Tous nos ouvriers ont été dispersés ;

et au lieu de m’adresser votre lettre au pied d’un arbre, vous auriez pu l’adresser au coin du feu.

Nous avons eu depuis mon arrivée beaucoup d’af-