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1652

20. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MÉNAGE[1].

Je suis agréablement surprise de votre souvenir, Monsieur ; il y a longtemps que vous aviez retranché les démonstrations de l’amitié que je suis persuadée que vous avez toujours pour moi. Je vous rends mille grâces, Monsieur, de vouloir bien les remettre à leur place, et de me témoigner l’intérêt que vous prenez à mon retour et à ma santé. Mon grand voyage, dans une si rude saison, ne m’a point du tout fatiguée, et ma santé est d’une perfection que je souhaiterois à la vôtre. J’irai vous en rendre compte, Monsieur, et vous assurer qu’il y a des sortes d’amitiés que l’absence et le temps ne finissent jamais.

La M. de Sévigné.

* 21. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MÉNAGE[2].

Aux Rochers, ce 19e août.

Je suis bien obligée au plus paresseux de tous les hommes de m’écrire avec tant de bonté et de soin. Il y a

  1. Lettre 20. — i. « La lettre du 12 janvier… classée par M. Monmerqué sous l’année 1654, nous paraît devoir être placée sous l’année 1652, lorsque madame de Sévigné revint de Bretagne après son veuvage. Conférez Loret, Muse historique, liv. II, p. 157, en date du 19 novembre 1651. » (Walckenaer, tome II, p. 401, note.) — Nous avons suivi cette conjecture, sans y rien trouver de bien déterminant. À voir le ton cérémonieux qui règne dans le billet, on serait tenté de le croire plus ancien.
  2. Lettre 21 (d’après l’autographe, inédit). — i. Bien que, vers le milieu de 1652, l’état des affaires et du pays ne dût guère inviter à voyager, nous croyons pouvoir conclure, très-vraisemblablement, de cette lettre que madame de Sévigné alla en Bretagne en 1652, après la querelle entre Rohan et Tonquedec (voyez la Notice, p. 58). Non seulement elle fut écrite antérieurement au mariage de Mlle de la