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1653

salle, et puis j’ai ouï dire que les plus honnêtes gens ne font que se morfondre auprès de vous. Je vous supplie donc très-humblement, quand votre demoiselle vous dira tout à cette heure : « C’est un tel qui demande s’il sera le bienvenu, » de répondre oui. Aussi bien quand vous auriez dit non, je ne sais si je ne passerois point outre. Je brûle de chaud, et d’envie de vous voir. Songez donc à ce que vous ferez, et n’allez pas me réduire au point de vous désobéir. J’en serois fâché, car je suis avec un profond respect,

Madame, votre, etc.

1654

24. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Depuis l’année 1650 jusques en 1654, je ne trouve point de commerce de lettres entre la marquise de Sévigné et moi, et même depuis que nous avons recommencé à nous écrire, j’en ai perdu quelques unes des siennes que je payerois de bon cœur au poids de l’or à qui me les rapporteroit. Comme j’allois en Catalogne avec le prince de Conti, à la campagne de 1654, il séjourna deux jours à Montpellier. Pendant ce séjour j’écrivis cette lettre à la marquise de Sévigné.

À Montpellier, ce 16e juin 1654.

J’ai bien appris de vos nouvelles, Madame. Ne vous souvenez-vous point de la conversation que vous eûtes chez Mme de Montausier[1], avec M. le prince de Conti[2], l’hiver dernier ? Il m’a conté qu’il vous avoit dit

    publiée. Nous la plaçons, un peu au hasard, à l’an 1653, où parut le fameux madrigal que nous avons cité, p. 355.

  1. Lettre 24. — i. Julie-Lucie d’Angennes, fille du marquis de Rambouillet, première dame d’honneur d’Anne d’Autriche, mariée en juillet 1645 à Charles de Sainte-Maure, marquis de Salles, depuis duc de Montausier. Voyez la note 2 de la lettre 86.
  2. Voyez la Notice, p. 63.