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1654

livre. Mandez-moi si c’est tout de bon que M. de Luynes[1] soit mort, car je ne le saurois encore croire.


1655

28. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN
À MADAME DE SÉVIGNÉ.

La campagne de 1655, j’allai servir en Flandre, et étant parti de Paris pour l’armée sans avoir été dire adieu à ma chère cousine, je lui en demandai pardon par une lettre que je lui écrivis de Landrecy aussitôt que nous y fûmes arrivés. Je ne rapporte point ici cette lettre, car je n’en ai pas retrouvé la copie ; mais la marquise la reçut. Cependant je lui écrivis celle-ci quelque temps après.

Au camp devant Landrecy, le 3e juillet 1655[2].

D’où vient que je ne reçois point de vos lettres, Madame ? Est-ce que vous me croyez encore en Catalogne cette campagne, ou que vous me grondez d’être parti sans vous dire adieu ? Pour le premier je vous ai promis de venir en Flandre, et pour l’autre je vous ai dit de si bonnes raisons[3] que vous seriez de fort méchante humeur si vous n’en étiez satisfaite.

Mandez-moi, je vous prie, des nouvelles de l’amour
  1. Cette nouvelle était fausse. Louis-Charles d’Albert, duc de Luynes, fils du Connétable (mort en 1621), traducteur des Méditations de Descartes, ne mourut qu’en 1690. Voyez ce qui est dit dans la Notice, p. 270, de la proposition de mariage qu’il fit en 1685 à Mme de Sévigné.
  2. Lettre 28. — i. Quand Bussy écrivit cette lettre, il n’avait pas reçu la lettre suivante de sa cousine, datée du 26 juin. Voilà pourquoi il place celle de juillet la première dans son manuscrit. Nous avons fait comme lui : la clarté y gagne.
  3. Il y a quelques mots de moins dans le manuscrit de Bussy : « D’où vient que je ne reçois pas de vos lettres, Madame ? Est-ce que vous me grondez d’être parti sans vous dire adieu ? Il me semble que je vous en ai dit de si bonnes raisons, etc. » Plus loin les deux vers sont omis.