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1667

Cependant le Roi s’amuse à prendre la Flandre, et Castel Rodrigue[1] à se retirer de toutes les villes que Sa Majesté veut avoir. Presque tout le monde est en inquiétude ou de son fils, ou de son frère, ou de son mari ; car, malgré toutes nos prospérités, il y a toujours quelque blessé ou quelque tué. Pour moi, qui espère y avoir quelque gendre, je souhaite en général la conservation de toute la chevalerie[2].



* 74. — DE MADEMOISELLE DE SÉVIGNÉ
À L’ABBÉ LE TELLIER[3].

(Paris) 21e octobre 1667.

Vous m’avez menacée d’une si grande hardiesse quand vous auriez passé les monts, que je n’osois l’augmenter par une de mes lettres ; mais je vois bien, Monsieur, que je n’ai rien à craindre que votre oubli ; et c’est la marque d’un si grand mépris après qu’on a promis aux gens

    pensons pas qu’on doive identifier ce Louis Bayard avec le Bayard de notre lettre, qui est vraisemblablement le Chevalier sans peur et sans reproche, dont le prénom était Pierre. Il y a un Hurault de Chiverny, ayant pour femme Marie de Beaune, qui mourut dans les guerres d’Italie, en 1527 ; Bayard est mort en 1524.

  1. Le marquis de Castel Rodrigo, gouverneur de Flandre, successeur de Caracène en 1664.
  2. On n’a pas la réponse de Pompone, mais c’est probablement de cette réponse qu’il veut parler quand il écrit à son père, le 15 octobre 1667 : « J’ai répondu il y a longtemps à Mme de Sévigné ; mais ma lettre ne valoit pas la peine de vous être envoyée ouverte. »
  3. Lettre 74. — i. Charles-Maurice le Tellier, fils du chancelier, frère cadet de Louvois, déjà pourvu de plusieurs abbayes, se trouvoit alors à Rome, où il s’était rendu probablement à l’époque du conclave qui suivit la mort d’Alexandre VII. Coadjuteur de Langres en mai 1668, puis de Reims, il fut nommé archevêque de Reims le 3 août 1671.