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la plus jolie fille de France ; je n’ai que faire après cela de vous prier de faire mon compliment à Mademoiselle de Sévigné.
80. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE
DE BUSSY RABUTIN.
Douze jours après que j’eus écrit cette lettre, je reçus celle-ci de la marquise, qui répondoit à mes deux dernières.
Je veux commencer à répondre en deux mots à votre lettre du 9e de ce mois, et puis notre procès sera fini.
Vous m’attaquez doucement, Monsieur le Comte, et me reprochez finement que je ne fais pas grand cas des malheureux ; mais qu’en récompense je battrai des mains pour votre retour ; en un mot, que je hurle avec les loups, et que je suis d’assez bonne compagnie pour ne pas dédire ceux qui blâment les absents.
Je vois bien que vous êtes mal instruit des nouvelles de ce pays-ci. Mon cousin, apprenez donc de moi que ce n’est pas la mode de m’accuser de foiblesse pour mes amis. J’en ai beaucoup d’autres, comme dit Mme de Bouillon[1] mais je n’ai pas celle-là. Cette pensée n’est que dans votre tête, et j’ai fait ici mes preuves de générosité sur le sujet des disgraciés[2], qui m’ont mise en honneur dans beaucoup de bons lieux, que je vous dirois bien si je voulois. Je ne crois donc pas mériter ce reproche, et il faut que vous rayiez cet article sur le mémoire de mes défauts. Mais venons à vous.