1694 donna dernièrement à conduire à la comédie les duchesses de Valentinois, de Villeroi, de la Feuillade, et Mlle d’Armagnac[1] et que j’étois avec elles en cinquième sur le premier banc de la loge, et pour comble de bonheur, que c’étoit Cinna qu’on joua, dont je fus plus charmé que jamais. Que de détails, et de jolis détails j’aurois à vous conter ! Mais ce sera pour une autre fois, ma lettre est assez longue. Nos Chaulnes sont en chemin, et arrivent incessamment ; c’est encore une raison qui m’a ramené ici que leur retour. Aimez toujours votre petit cousin, ma très-aimable gouvernante, et croyez-moi plus à vous mille fois que je ne puis vous le dire. Je ne finirai point sans saluer Monsieur le doyen à la tête de son vénérable chapitre, sans caresser Mlle de Martillac, ni sans entonner un croustillantes qui retentisse aux quatre coins du château. Il faut encore que j’ajoute ici un remerciement d’un plaisir que vous nous faites sans le savoir : le chevalier de Sanzei[2], fort joli, et filleul de Mme de Grignan, est ici ; et ne sachant où le gîter, l’abbé Bigorre nous a bien voulu ouvrir la chambre du marquis de Grignan, que nous avons meublée, et où nous l’avons établi pour le peu de temps qu’il a à être ici ; nous avons
- ↑ 2. Sur la duchesse de VaIentinois et Mlle d’Armagnac, qui étaient sœurs, voyez tome VIII, p. 157, note 4, et p. 158, note 5. — Sur la duchesse de Villeroi (dont le mari était neveu de la comtesse d’Armagnac), voyez ci-dessus, p. 137, note 4, et p. 153 — La jeune duchesse de la Feuillade était Charlotte-Thérèse Phelypeaux, fille de Balthasar, marquis de Châteauneuf, et de Marie-Marguerite de sourci. Elle fut la première femme de Louis, vicomte d’Aubusson, duc de la Feuillade et de Roannez, né en 1673, maréchal de France en 1724, un an avant sa mort. Elle mourut le 5 septembre 1697, à l’âge de vingt-deux ans, sans postérité. Le vieux maréchal de la Feuillade était mort en septembre 1693, huit ans après sa femme.
- ↑ 3. Frère du comte et de l’abbé de Sanzei. Il fit naufrage en janvier 1703 sur les côtes d’Espagne, auprès du Passage, avec la frégate qu’il commandait. Voyez le Journal de Dangeau, tome IX, p. 87.