Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/137

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Tout[1]ce que vous m’envoyez, mon cher Monsieur, est de plus beau en plus beau. La beauté de vos idées, la fertilité de votre génie sont dignes et font l’objet de toute notre admiration. Si M. le marquis de Caumont n’étoit pas là, je vous dirois que c’est grand dommage que de si rares talents ne soient pas dans un plus grand jour. Mais je ne me sens pas assez forte pour vous louer dignement ; il vaut mieux vous consulter.

Dites-moi quelque chose pour les "cheminées et corniches de la chambre à coucher, du petit cabinet et des pièces au nord, et le tout tout au plus simple, avec des ornements seulement dans les coins, et si vous le jugez à propos dans les milieux ; et pour ces cheminées, je les veux tout aussi simples ; mais je souhaiterois que tout fût de votre main.

J’oubliois de vous dire que je ne balance pas à suivre votre conseil, et à prendre le dessin cintré des portes d’encoignures. Vous avez oublié de nous dire ce qui doit être en bois ou en plâtre. Je suis, mon cher Monsieur, remplie d’estime et de reconnoissance pour vous. Voilà, mon cher Marquis, mon discours d’aujourd’hui à M. Lainé. Les ouvriers me font enrager, et à chaque pas ils sont arrêtés. J’ai envie de porter ma maison à Avignon pour la finir je ne crois pas que j’en vienne jamais à bout ici. Mille bonsoirs.

  1. LETTRE 25 (médite, revue sur l’original). -- 1. Les trois alinéa adressés à Lainé sont de la main d’un secrétaire.