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  • 27. DE MADAME DE SIMIANE AU MARQUIS DE CAUMOnTref>LETTRE 17 (inédite, revue sur l’original). 1. Toute la lettre, sauf le dernier alinéa, est de la main d’un secrétaire.</ref> .

A Aix, ce 14 mars 1731.

LE carme et le dominicain[1] sont ici. On présenta hier matin au parlement une requête au nom de la Cadière, par laquelle elle demande d’être de nouveau entendue, et de nouveau confrontée avec le jésuite, et tout cela pour faire encore mieux comprendre que sa dernière rétractation n’avoit pas été libre, tant à cause du breuvage qu’on lui avoit administré, qu’à cause de l’épouvante prétendue dont on l’avoit frappée. Cette requête fut décrétée par les gens du Roi d’un vu la procédure, il y sera pourvu, et la cour a suivi les conclusions. La fille, le jésuite, et les commissaires sont actuellement à Olioules[2], où s’achève la confrontation avec quelques religieuses du monastère où la Cadière avoit été[3]4. La scène sera désormais à Àix, et l’on y attend demain les commissaires.

Vous savez que le procureur général du parlement de Paris a été reçu appelant comme d’abus de l’instruction pastorale de l’Archevêque[4], et que Monsieur de

  1. 2. Le P. Nicolas, et l’un des trois frères de la Cadière : voyez la note 3 de la lettre précédente, et ci-après, p. 61 et 62.
  2. 3. Chef-lieu de canton du Var, à deux lieues de Toulon, et à l’entrée des Vaux dont il est question au tome IV, p. 116, et au tome VI, p. 373
  3. 4. La Cadière avait passé quelque temps dans un couvent de l’ordre de sainte Claire, à Olioules. Voyez le commencement de la lettre suivante.
  4. 5. Charles-Gaspard-GuilIaume de Vintimille du Luc, d’abord évêque de Marseille, puis archevêque d’Aix, et archevêque de Paris du 6 septembre 1729 au 13 mars 1746. Le parlement de Paris déclara qu’il y avait abus dans une instruction pastorale par laquelle ce prélat avait condamné un mémoire rédigé par quarante avocats pari-