Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/228

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me place à portée de voir tout cela, je vous possède à Belombre enfin que ne fais-je point? je défie l’imagination vive et jeune de votre Angloise d’aller plus loin. Cette lettre de rencontre est en effet un portrait; on voit cette personne3. Il y a dans mes châteaux en Espagne de la voir à Marseille à la suite de Madame votre mère, à qui je fais vous rendre une visite et voir la Provence. Si vous ne trouvez pas que je m’occupe assez de vous, vous n’avez qu’à dire. Ne grondez point Mme d’Héricourt de vous avoir négligemment envoyé cette lettre au contraire, dites-lui de vous en envoyer tant qu’elle pourra elles sont vives et jolies Nous savons ici toutes vos fêtes savez-vous les nôtres? et la résurrection de l’ordre de Méduse5 ? J’ai reçu des descriptions de la cour et de Paris qui donneroient envie de s’en éloigner, si nous n’étions pas déjà au bout du monde. Mais y sommes-nous mieux?Non concluons qu’il faut se faire une habitation au dedans de soi, y admettre bien peu de gens, la décorer d’ornements solides et agréables, avoir un M. Lainé qui donne de beaux dessins, les bien exécuter soi-même, et s’y renfermer. M’entendezvous, Monsieur ? vous ferez fort bien; car pour moi, je ne m’entends presque plus, je sens que j’extravague. Adieu, etc.

3. « Un portrait où l’on voit cette personne. » {Édition de 1773.) 4. Voyez ci-après, p. i5i, le deuxième alinéa de la lettre du 28 juin 1733.

5. Ordre facétieux fondé à Toulon par le marquis de Vibraye.

Voyez Les agréables divertissements de la table, ou les règlements de t’il-

lustre société de Méduse, Lyon, And. Laurens, 1712,111-12. Le comte de Grignan était protecteur de l’ordre, et le marquis de Vibraye, le fondateur, était son gendre.