Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/69

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DE MADAME DE SÉVIGNÉ, ETC. lxiii

Je vous ai envoyé, Monsieur, des articles signes, qui ne sont pas véritablement en forme, mais seulement pour vous faire voir que nous consentons à tout ce que vous avez desiré, en attendant que les procurations vous mettent2[1] en état de faire dresser le contrat. Les nôtres ne tiennent à rien ; mais celle de M. de Grignan, qui est en Provence, et que les lettres de ma fille[2] n’ont pas trouvé où elle pensoit, est la seule cause de ce retardement[3]; car je vous assure, Monsieur, que rien ne manque à sa bonne volonté : elle vous dira elle-même sa joie en vous envoyant son consentement ; nous vous répondons qu’il viendra incessamment ; mais nous ne pouvons le faire avancer par nos lettres plus que nous avons fait. Je vous supplie très-humblement de croire, Monsieur, que j’irois le plus agréablement du monde en Bretagne, pour être témoin de la chose du monde que j’ai toujours la plus souhaitée, si je n’étois attachée à mon oncle l’abbé de Coulanges, dont l’âge de soixante et seize ans passés ne lui permet pas de faire ce voyage en cette saison. J’espère que vous trouverez que cette excuse n’est que trop bonne et trop vraie, et que vous ne m’en croirez pas avec moins de zèle,

Monsieur,

Votre très-humble et très-obéissante

servante,

M. DE RABUTIN CHANTAL[4].5.

  1. 2. Dans l’autographe mette.
  2. 3. Mme dé Grignan était alors à Paris: voyez tome VII, p. 130, note 7.
  3. 4. Charles de Sévigné parle aussi du retard de la procuration au tome VII, p. 256.
  4. 5. Pontchartrain (voyez sur lui le renvoi fait ci-dessus, p. XVIII) avait aussi facilité par son entremise le mariage de Charles de Sé-