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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 2.djvu/18

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1670

crire, mais je vous conjure de m’aimer. Pour moi, je vous aime il y a si longtemps, que je ne crois plus qu’il soit besoin de vous le dire.

D’EMMANUEL DE COULANGES.

Vous avez beau dire et beau faire, si faut-il que je vous dise ici, Monsieur, que je suis très-aise que vous soyez content de l’intendant et de l’intendante de Lyon[1]. Ils sont charmés de vous l’un et l’autre, et n’est pas jusques à ma petite belle-sœur[2] qui ne nous écrive mille belles choses de vous. Ne vous mettez point en peine jamais de me faire réponse ; mais trouvez bon seulement que me trouvant ici quand on vous écrit, je vous assure toujours que vous n’avez point de serviteur plus acquis que moi.

Madame votre femme est belle comme un ange, Madame votre femme vit comme un ange, et s’il plaît à Dieu, elle accouchera heureusement d’un ange. Voilà tout ce que j’ai à vous dire pour aujourd’hui. Puisque vous êtes content de ma belle-sœur, trouvez-lui un peu quelque bon parti dans votre province : elle est nièce de M. le Tellier, et cousine germaine de M. de Louvois.


  1. 2. L’intendant de Lyon était François du Gué Bagnols, maître des requêtes, dont Coulanges avait épousé la fille aînée Marie-Angélique. Mme du Gué Bagnols, Marie-Angélique Turpin, était sœur d’Élisabeth, femme du chancelier le Tellier.
  2. 3. Anne du Gué Bagnols, sœur cadette de Mme de Coulanges, et mariée en 1672 à Dreux-Louis (du Gué) de Bagnols, son cousin issu de germain, qui devint intendant de Flandre. Voyez l’apostille de Coulanges du 17 février 1672.