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Je le prends très-simplement sur toutes ses paroles ; je ne vais point plus loin ; je m’en tiens à ses protestations : je compte là-dessus et reprends le fil de notre amitié de l’hôtel de Nevers, revue et augmentée par l’alliance de M. de Grignan qu’il a tant souhaitée et dont il est parent. Du moins, s’il est capable de quelque remords, il doit être embarrassé quand il remarquera la bonne foi qui est entre nous. J’ai adressé la lettre au gros abbé[1]. À propos, il dit que vous faites bien l’entendue.

On me mande que Mme de Valavoire[2] est à Paris, qui dit des biens de vous inimaginables[3]. Elle ne se peut taire de votre beauté, de votre civilité, de votre esprit, de votre capacité, et même de votre coiffure que vous avez devinée, et que vous exécutez comme au milieu de la cour. Mme de la Troche et moi nous avons l’honneur de vous l’avoir assez bien représentée, pour vous faire faire ce petit miracle. Elle est encore à Paris, cette Troche ; elle viendra à la fin de ce mois chez elle. Pour moi, je ne sais encore ce que me feront les états[4] ; je crois que je m’enfuirai de peur d’être ruinée. C’est une belle chose que d’aller dépenser mille écus en fricassées et en dîners pour l’honneur d’être la maison de plaisance de M, et de Mme de Chaulnes[5], de Mme de

  1. 10. L’abbé de Pontcarré. Voyez la note 11 de la lettre 164.
  2. 11. Marie Amat, femme de François-Auguste marquis de Valavoire de Vaulx, lieutenant général des armées du Roi. Elle était sœur de la marquise de Buzanval, et de Mme de Forbin Soliers. Le marquis et la marquise de Valavoire assistèrent à la signature du contrat de Mme de Grignan, de la part du Comte : voyez la Notice, p. 329.
  3. 12. Il y a dans le manuscrit : « Qui dit des biens de vous imaginables. » Faut-il peut-être lire : « Qui dit de vous tous les biens imaginables ? »
  4. 13. Qui devaient s’assembler à Vitré, au mois d’août suivant.
  5. 14. Voyez la note 3 de la lettre 181. — Charles d’Albert d’Ailly,