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Je suis en peine aussi de n’en avoir aucune de notre ami[1]. Quelqu’un m’a dit qu’il étoit dans une dévotion extrême. Si c’étoit cela qui l’empêchât d’avoir commerce avec moi, j’aimerois autant qu’il fût déjà en paradis. Mandez-moi ce que vous en savez[2].


1673

323. — DE MADAME DE LA FAYETTE À MADAME DE SÉVIGNÉ.

À Paris, le 30e juin.

Eh bien, eh bien, ma belle, qu’avez-vous à crier comme un aigle ? Je vous mande que vous attendiez à juger de

  1. Lettre 322. — 1. De Corbinelli.
  2. 2. Pour les lettres échangées entre Bussy et sa cousine depuis la fin de juin 1673 jusqu’au 7 octobre 1676, nous avons collationné deux copies qui sont toutes deux de la main de Bussy : celle qui appartient à M. le marquis de Laguiche et que nous continuons à suivre, et celle que contient un manuscrit de la bibliothèque de l’Institut. Ce manuscrit, évidemment moins fidèle et où Bussy a retouché et retravaillé, non pas seulement ses lettres, mais encore celles de Mme de Sévigné et de ses autres correspondants, nous offre pour la lettre 322 de nombreuses et considérables variantes. — À la date, 30e juin pour 26e juin ; à la première ligne, aucunes nouvelles au pluriel ; à la deuxième ligne, êtes pour arrivâtes. À partir de la seconde phrase, jusqu’à l’avant-dernière de la lettre, et surtout jusqu’à la fin du premier alinéa, le texte est tout différent : « Est-ce qu’on ne revient plus de Provence quand on y est ? Mandez-le-moi, je vous prie, parce qu’en ce cas-là je vous irois trouver. Le Roi, qui ne m’a défendu que la cour et Paris, trouveroit aussi bon que je fusse en Provence qu’en Bourgogne. Raillerie à part, mandez-moi de vos nouvelles, et où je pourrai vous envoyer quelque projet de généalogie de notre maison, que je serai bien aise de vous faire voir, et à l’abbé de Coulanges, pour en avoir vos avis. Je suis bien en peine de n’avoir aucunes nouvelles de notre ami Corbinelli. On m’a dit qu’il étoit dan$ une dévotion extraordinaire. » En outre, la dernière phrase : « Mandez-moi ce que vous en savez, » manque dans le manuscrit de l’Institut.